Le déploiement de la 5G en France constitue une source de préoccupation pour de nombreux habitants de l’Hexagone qui s’inquiètent des potentiels effets néfastes de ces nouvelles ondes sur leur santé.
Alors que l’introduction de la 5G est au coeur des débats politiques et sociétaux, l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) a publié les résultats de son étude sur l’évolution de l’exposition du public aux ondes radioélectriques créées par les réseaux mobiles et en a tiré des conclusions.
Doit-on craindre la 5G ? Ce déploiement constitue-t-il un réel risque pour notre santé ? On fait le point avec vous.
Un contexte particulier
Il convient dans un premier temps d’établir le contexte et les raisons de cette étude. En effet, l’introduction de la 5G ne s’est pas faite sans raisons : Chaque année, le volume de données transmises par les réseaux mobiles et la consommations de données sont en forte hausse (+40% entre 2017 et 2018), tout comme le nombre de clients 4G, qui a augmenté de 6,1 millions en un an. Face à ces chiffres, le déploiement de la 5G, technologie plus efficace que la 4G et ses prédécesseurs, semble pertinente. Mais si un tel déploiement devait avoir lieu, qu’en serait-il de notre exposition aux ondes ?
Afin de répondre à cette question, l’ANFR a conduit une étude dans le 14ème arrondissement de Paris, zone urbaine très dense avec une large couverture en antennes relais (140 antennes) et des bâtiments de hauteurs variables.
L’étude de l’ANFR
L’étude de l’ANFR s’est basée sur l’établissement de 4 scénarios :
- Scénario 1 : « Etat initial », qui correspond à l’état actuel des réseaux de téléphonie mobile avec les composantes 2G/3G/4G.
- Scénario 2 : « 4G optimisée », qui correspond à l’optimisation de la 4G et de la puissance des émetteurs sur les bandes actuelles qui lui sont attribuées (700MHz, 800MHz et 2600MHz).
- Scénario 3 : « 5G seule », qui correspond au déploiement seul de la 5G sur la bande 3,5GHz en utilisant des antennes à faisceaux orientables.
- Scénario 4 : « Majorant 5G », qui correspond à l’association des scénarios 2 et 3, soit « 4G optimisée et « 5G seule ». A noter que ce scénario est purement théorique et non représentatif d’une potentielle situation réelle car un déploiement de la 5G impliquerait une conversion des bandes dédiées à la 4G et ses prédécesseurs, ce qui modifierait les résultats obtenus avec le scénario « 4G optimisée ».
Dans le cadre des simulations, les mesures ont été prises à différents endroits :
- Au-dessus du sol des espaces extérieurs à une hauteur de 1,5 mètre
- Sur la façade extérieure des bâtiments
- Sur la façade intérieure des bâtiments
Source : Rapport "Etude de l’exposition du public aux ondes radioélectriques" par l'ANFR, Août 2020
Les résultats obtenus
Les différentes simulations ont abouti aux résultats suivants concernant les niveaux d’exposition aux champs électriques produits par les antennes de téléphonie mobile.
Il est important de souligner que les résultats obtenus à partir des simulations montrent une augmentation des points supérieurs à 6 V/m, aussi appelés point « Atypiques », liée à la hausse des volume de données transmises par les réseaux mobiles.
Pour en savoir plus, consultez notre article sur le recensement des points atypiques en France.
Cette étude de l’ANFR permet de conclure que si l’introduction de la 5G associée à la 4G entraine une hausse de l’exposition aux champs électriques de 30%, cette hausse est moins importante que dans le cas d’une simple optimisation de la 4G (+66%). L’augmentation de l’exposition aux ondes ne résulte pas du déploiement de la 5G, qui à lui seul ne contribue que très peu à l’augmentation de l’exposition, mais du développement du trafic et de la consommation de données. En effet, en cas d’un retardement du déploiement de la 5G, le réseau 4G devrait être inévitablement renforcé et la puissance des émetteurs augmentée afin de répondre au besoin croissant de connectivité des français.
De plus, l’augmentation de l’exposition aux ondes dans le scénario « 5G Majorant » est modérée grâce aux antennes utilisées : Comme il a été vu précédemment, le réseau 5G utilise des antennes à faisceaux orientables et non des antennes à faisceaux fixes comme c’est le cas dans les déploiements actuels. Ces antennes permettent donc d'optimiser leur fonctionnement et de limiter l'exposition aux ondes.
Bien que ce rapport ne constitue qu’une étape dans la recherche sur l’exposition aux ondes, ces premiers résultats permettent de rassurer quant au déploiement de la 5G.
Exemple de rendu de champs électriques calculé à l'intérieur des bâtiments
Source : Rapport "Etude de l'exposition du public aux ondes radioélectriques" par l'ANFR, Août 2020